17–20 NOVEMBER 2022
© Reka Linnemann
Thihangwi Ramutsindela démontre comment le colonialisme et l’apar-theid ont tous deux joué un rôle clé dans la conception d’idéologies sur le continent, mais aussi en contrôlant le récit de la manière dont l’Afrique et ses habitants étaient narrés et représentés à l’écran. Sa réflexion se poursuit en présentant la manière dont l’histoire a tamisé la narration traditionnelle africaine, souvent effectué par les femmes, qui liait les communautés à la nature. Thihangwi conclut sur le fait que le pouvoir du cinéma ne réside pas seulement dans sa capacité à revisiter l’histoire, mais aussi par le biais de la narration visuelle, à remodeler et à reconstruire notre compréhension du passé.
Roman Cuilla poursuit en définissant et comparant le regard masculin et féminin en utilisant des exemples de films très similaires effectué par les deux sexes. Cuilla met aussi en évidence tous les autres regards qui peuvent être appliqués au cinéma (le regard américain, le regard hétérosexuel, etc.) et les répercussions qu’ils peuvent avoir dans le cinéma et la société.
Dr. Juliet Karisa clôture cette matinée sur le regard féminin en présentant son expérience en tant que biologiste marine. Lors d’un projet de restauration de coraux, au large de Mombasa, Dr. Karisa était la seule femme de l’équipe scientifique. Elle s’est alors décidée de créer une aire marine protégée avec une communauté de femmes locales. Elle s’est rapidement rendue compte d’un sabotage: les hommes venaient pêcher de nuit dans cette aire. En s’appuyant sur son histoire personnelle Dr. Karisa met en avant la nécessité d’inclure les hommes dans les démarches féministes afin qu’ils puissent apporter leur soutien.
Dr. Tess Gridley and her team presented the basics of sound and bioacoustics. In an interactive workshop they defined and explained key scientific terminologies and practices, showing their use in science as well as in film. Following this, the workshops focused on the endemic fauna of the Cape, like the Cape dolphin and the humpback whale and its famous songs. The Sea Search team also examined the use of inaccurate natural sounds in natural history films and cinema. The workshops were introduced by 15-minute nature sound listening sessions provided by the Listening Planet Foundation, a non profit organization dedicated to promoting a wider appreciation of the diversity and fragility of planet Earth through sound, founded by renowned audio naturalist Martyn Stewart.
Dans son « Keynote speech », Dr. Paula Kahumbu explore le regard Africain et les stratégies permettant d’atteindre un public le plus large et varié possible pour les sensibiliser à l’environnement. Elle souligne l’impact que peut avoir le format documentaire sur les individus mais aussi sur la politique en s’appuyant sur une campagne qu’elle a mené aux côtés de National Geographic ; une série documentaire, destinée aux enfants pour leur faire prendre conscience de la beauté, mais aussi fragilité de l’environnement.
Dr. Kahumbu met en exergue l’impact que les femmes africaines peuvent avoir sur la préservation des espèces en Afrique précisément grâce à leur vision globale et leur capacité de comprendre les situations complexes.
Larissa Sousa est la directrice associée du secteur de l’éducation du Parc National de Gorongosa au Mozambique et fait aussi partie de son équipe de communication. Sa présentation porte sur les efforts de conservation mis en oeuvre par le parc, sur la lutte contre les problèmes de braconnage et sur l’importance de la coexistence des communautés vivants dans le parc national avec la faune sauvage. Larissa Sousa travaille sur des projets tels que les « Clubs de filles », dont l’objectif est de maintenir les filles à l’école, d’éviter les mariages précoces et d’améliorer leurs compétences de vie afin qu’elles disposent des outils nécessaires pour affronter le monde.
Nadine Cloete établit les fondations de la narration, en détaillant comment façonner un personnage qu’il soit fictif ou inspiré d’une histoire réelle. Cloete insiste sur la dimension temporelle que chaque personnage doit avoir pour le rendre plus intriguant, plus réel. Elle détaille aussi la manière dont la caméra doit se mettre au service du scénario, ce qui nécessite des recherches et un plan du film précis.
Erica Rugabandana partage avec les réalisatrices émergentes ses experiences, son parcours de réalisatrice : prouvant ainsi l’impact direct et bénéfique des programmes de mentorat mis en place par la première édition du festival. Erica est aujourd’hui la première femme cinéaste et cadreuse animalière Tanzanienne.
Onke Dumenko et Yolanda Ncokotwana établissent les règles d’équilibre et de priorités entre famille et carrière, encourageant les cinéastes à partager leurs passions et impliquer les leurs dans le processus de réalisation. Pour atteindre ses objectifs et ses rêves il faut les confronter à la réalité. Onke met l’accent sur l’esprit d’équipe dans la conception et réalisation d’un film ; il faut savoir diviser le travail. Yolanda quant à elle insiste sur la confiance en soi, pour atteindre ses objectifs, selon elle il faut d’abord échapper au « syndrome de l’imposteur », cette peur de ne pas être à la hauteur. Les « remèdes » contre ce syndrome ? Pour elle : la famille et son soutien.
ATELIER Ne manquez pas cette dernière session ! Liani et son équipe réaliseront des études de cas sur comment rendre la réalisation de films documentaires plus percutante, en touchant les publics que vous ciblez. Avec Dr. Liani Maasdrop, Maître de conférences en production cinématographique et médiatique à l’université du Cap. (ouvert au public)
À la recherche de véritables paysages sonores afin de mettre en oeuvre les leçons des ateliers de bioacoustique, Sea Search, l’équipe de Dr. Tess Gridley, a affrété deux navires de 35 personnes pour les emmener au Large de Simon’s Town. Le premier mettait le cap sur une colonie de cormorans. Équipées d’un micro avec un bonnet anti-vent, un casque, une perche et un enregistreur audio, les participantes se sont plongées dans le rôle d’opératrice du son. Le deuxième voyage partait plus loin pour l’île aux otaries où les participants ont croisé une baleine de Bryde et son baleineau. Pour certains, même parmi les biologistes marins, c’était une première!